Mourir d’enseigner : défendre la liberté d’expression et les libertés académiques

C’est avec sidération que nous avons appris l’assassinat, vendredi 16 octobre, d’un professeur d’histoire-géographie du collège de Conflans-Sainte-Honorine. On lui a ôté la vie parce qu’il avait, dans le cadre d’un cours relatif à la liberté d’expression, droit de rang constitutionnel et valeur fondamentale de la République Française, étudié la question du blasphème dans le respect de sa liberté académique.

Cette attaque portée contre un enseignant vise le ciment de la République, le lieu même où l’on l’enseigne ce qui constitue la Nation et les conditions du vivre ensemble, où l’on apprend à chaque jeune à se doter d’un esprit critique lui permettant de s’émanciper librement, quelles que soient ses origines et ses croyances.

L’université tient à affirmer avec force qu’elle continuera de faire vivre la laïcité pour l’ensemble de la communauté universitaire, personnels, étudiantes et étudiants, qu’elle continuera de garantir la possibilité qu’y soient enseignées les valeurs fondamentales inhérentes au vivre ensemble et qu’y soient analysées avec esprit critique toutes les doctrines contestant les fondements de notre société libre.

N’oublions pas que « le service public de l’enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l’objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. Il doit garantir à l’enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique » (Code de l’éducation, L.141-6).

L’UPEC tient à rappeler le caractère non négociable de la liberté d’expression et des libertés académiques.

L’UPEC présente ses sincères condoléances à la famille de la victime et témoigne de son soutien à tous ses proches, ses collègues ainsi qu’à ses élèves.

L’UPEC soutiendra toutes les initiatives en mémoire de Samuel Paty. 

L’UPEC s'est associée à l’hommage national qui a été rendu à Samuel Paty le 21 octobre 2020 dans la cour de la Sorbonne. Sur la dalle du Campus centre, de nombreux étudiants, enseignants-chercheurs, enseignants et personnels administratifs ont observé une minute de silence, accompagnés d'une partie de l'équipe présidentielle de l'UPEC.