Jeune diplômé en management et commerce international, aujourd’hui étudiant-entrepreneur au sein du PÉPITE 3F, Michaël Randrianifahanana partage son expérience d’un semestre d’études au Japon grâce au programme JOY.
Comment aviez-vous entendu parler du programme JOY avec l’Université de Yokohama ?
Tout simplement en consultant la rubrique International du site internet de l’UPEC. Depuis l’âge de 6 ans, je suis passionné par la culture populaire japonaise : les mangas, la musique, les
anime [nom donné aux séries ou films d’animation japonais, NDLR]. C’était mon petit rêve d’aller au Japon.
J’étais en fin de 2
e année de licence quand j’ai repéré le
programme JOY. Ça avait l’air sympa, mais j’ai préféré me concentrer sur la recherche du stage de 3
e année à ce moment-là.
Comment avez-vous préparé ce projet de mobilité internationale ?
J’ai commencé à me renseigner sur les démarches au début de mon master 1. C’était un peu tard, car l’année universitaire commence en avril au Japon, il a alors fallu aller très vite pour constituer mon dossier. J’ai d’abord contacté directement l’Université de Yokohama qui m’a redirigé sur la personne en charge des relations internationales à l’AEI International School pour préparer mon projet.
Des conseils pour préparer sa candidature ?
S’y prendre à l’avance et contacter son
chargé des relations internationales pour connaître les démarches et les conditions d’accès au programme.
Il faut prévoir au minimum 3 semaines rien que pour constituer le dossier : prendre rendez-vous chez le médecin, traduire ses relevés de notes, rassembler les différents documents... Les démarches bancaires peuvent prendre du temps. D’autant plus que les documents sont à renseigner en anglais, ce qui selon les interlocuteurs n’est pas toujours facile. J’ai également dû faire appel à un enseignant d’anglais de l’UPEC pour obtenir une attestation de mon niveau, car mon certificat était périmé.
Il faut s’y prendre encore plus tôt si on souhaite
demander une aide financière et ne pas hésiter à postuler à l’aide JASO du programme Joy même si on a des doutes sur son éligibilité.
Quand êtes-vous parti finalement ?
D’avril à fin août, ce qui correspond au premier semestre au Japon. Le programme dure cinq mois. Je suis resté un mois de plus pour mieux en profiter, voyager et dire au revoir à tous ceux que j’avais rencontrés. Cinq mois, c’est bien pour découvrir.
Quels cours avez-vous suivi ?
J’ai pris beaucoup de cours. L’équivalent de 36 crédits, ce qui correspondait à une vingtaine d’heures par semaine environ. La condition au Japon est de prendre 14 crédits minimum, dans l’idée d’en valider au moins 12. J’ai principalement suivi les cours de Business et Management qui correspondaient à mon parcours en AEI et d’autres orientés sur les choix de carrière.
L’université de Yokohama fournit une liste des cours et un petit descriptif, ce qui m’a permis de choisir les cours que j’allais suivre et de compléter mon contrat pédagogique avant le départ. Une fois sur place, j’ai pu tester les cours pendant une semaine et le réviser en fonction.
Les cours proposés sont très variés et professionnalisants. Ils permettent de réfléchir sur notre avenir professionnel. Par exemple, j'ai dû imaginer la création de deux entreprises et intégrer des thématiques comme l’IA, l’innovation…
Ce séjour au Japon m’a beaucoup fait réfléchir, tous les cours sont enrichissants et développent l’esprit critique.
Faut-il savoir parler japonais avant de partir ?
Parler japonais n’est pas obligé pour ce programme, car tous les cours sont en anglais, mais cela facilite les rapports au quotidien. J'ai fait 10h30 de japonais par semaine. Je n’avais encore jamais pris de cours de japonais, mais j’absorbe vite les langues et j’avais déjà beaucoup de vocabulaire grâce à la musique, aux
anime... J’ai réussi à intégrer un groupe de niveau 2 suite au test de japonais à l’arrivée et à la fin de mon séjour, j’avais atteint le niveau 4 [sur 6 niveaux, NDLR].
Comment avez-vous été accueilli au sein de l’Université de Yokohama ?
Les étudiants internationaux sont très bien accueillis. Le personnel de l’université et des étudiants-parrains accompagnent les étudiants internationaux pendant une semaine ou deux dans les démarches administratives à l’arrivée. Un livret d’accueil est mis à disposition et on peut s’adresser au bureau des relations internationales si on a des questions.
J’ai aussi rejoint une association étudiante très active. J’ai été à tous leurs événements : la « Welcome Party », des activités de
team building, des soirées films, des ateliers de cuisine et dégustation, des barbecues en été…
Parlons budget et installation, est-il facile de se loger au Japon ?
J’étais logé dans une résidence universitaire sur le campus. Je partageais une « unité », c’est le nom de ce type d’habitation là-bas, avec 4 étudiants japonais et 4 étudiants internationaux. Il faut compter 50 000 yens, soit environ 430 € par mois pour le loyer. Pour être confortable et pouvoir s’autoriser des sorties, il faut prévoir un budget global de 1 200 €/mois.
La vie est chère au Japon, mais le rapport qualité/prix des restaurants est plutôt bon. Ce qui peut vite faire grimper les dépenses, ce sont les transports, qui sont très chers et au niveau alimentation, les fruits !
Que retenez-vous de cette expérience de vie et d’études au Japon ?
Le Japon est harmonieux, ordonné. Les gens sont très soucieux des autres globalement. Ils prennent le temps de vous aider. Je n’ai jamais eu de très mauvaise expérience. C’est un pays où l’on se sent en sécurité, même la nuit.
Évidemment, parler japonais est un plus, cela met tout de suite tout le monde à l’aise même si on n’est pas parfaitement bilingue. Les Japonais ne sont pas aussi timides et réservés que l’on imagine. Les repas, les jeux et les soirées karaoké en groupe rassemblent et permettent de faire connaissance. C’est dans ce genre d’événements que j’ai rencontré mes meilleurs amis.
L’université et ses partenaires proposent beaucoup d’activités. J’ai pu passer un week-end dans une famille japonaise que j’ai aussi revue hors cadre « programme universitaire » pour aller à la mer et déguster un
kakigori, un genre de granité. J’ai aussi été parrainé par un senior pour pratiquer le japonais. Yasuo, c’est son prénom, m’a fait visiter des coins perdus de Yokohama, invité au restaurant, emmené en excursions… Tokyo n’est qu’à une demi-heure de Yokohama.
C’est aussi cette expérience qui m’a permis d’affiner mon projet professionnel. Avant de partir au japon, je n’avais pas pensé à l’
Edutainement (l’éducation par le jeu, NDLR). Cette idée de transmettre un savoir de façon amusante me plait.
Ça a été dur de quitter le Japon, mais finalement le retour s’est mieux passé que je pensais.
Un dernier conseil ?
Se préparer mentalement sur la culture japonaise et la vie au Japon avant son départ. À ce sujet, je conseille de lire « Heart & Soul of the Japanese » de Yōji Yamakuse. Une fois sur place, je recommande de goûter aux soba froides, c’est très bon.